La musique connaĂźt une multitude de genres et de sous-genres. Chacun peut y trouver son goĂ»t, son Ă©nergie, son rythme. Au sein de cet espace gigantesque, certains artistes y naviguent confortablement et crĂ©ent mĂȘme des passerelles entre par exemple la musique classique et lâĂ©lectro en passant par le rock. Avec plus de 2 500 concerts dans une quarantaine de pays et ayant participĂ© Ă la rĂ©alisation de prĂšs 80 albums, Thomas Bloch est clairement un artiste complet. Virtuose et Ă©galement interprĂšte dâinstruments de musique trĂšs rares tels que lâarmonica de verre ou encore le waterphone, il a pu jouer et composer aux cĂŽtĂ©s de Radiohead, Gorillaz, Daft Punk, Tom Waits, Marianne Faithfull ou encore John Cage. La musique nâa dĂ©cidĂ©ment aucune limite. Entretien avec Thomas Bloch, infatigable passionnĂ©. DĂšs votre apprentissage, avez-vous appris un ensemble dâinstruments de musique ou vous avez commencĂ© avec un seul ? Jâai commencĂ© la musique Ă lâĂąge de 7 ans par la flĂ»te Ă bec, le piano et lâĂ©criture, câest-Ă -dire, lâharmonie, le contrepoint et la fugue, au Conservatoire de Colmar. Jâai tout de suite et dâabord eu une grande passion pour les compositeurs rĂ©cents. Hindemith, Bartok, Ligeti, Xenakis, Stockhausen, Boulez, Penderecki que jâĂ©coutais en boucle et Ă tue-tĂȘte au grand dam de mes parents et sans doute, du voisinage. JâĂ©tais un grand fan de John Cage, avec qui jâai eu lâoccasion de collaborer plus tard. Ce sont ces compositeurs qui mâont donnĂ© lâenvie dâapprendre la musique. Je nâai apprĂ©ciĂ© la musique classique et le rock que plus tard, vers lâĂąge de 12 ou 13 ans. Vous ĂȘtes devenu un grand spĂ©cialiste des instruments rares comme le cristal Baschet, les ondes Martenot ou lâarmonica de verre. Est-ce que cela a commencĂ© par jeu ? Par dĂ©fi ? Je me souviens avoir entendu les ondes Martenot Ă la radio Ă lâĂąge de 8 ans. Ce fut un coup de foudre. A partir de lĂ , jâai Ă©coutĂ© tous les disques consacrĂ©s Ă cet instrument que je pouvais trouver. JâĂ©tais notamment fascinĂ© par le Concerto que Jolivet avait consacrĂ© aux ondes Martenot. AprĂšs mes Ă©tudes gĂ©nĂ©rales Ă Colmar, jâai poursuivi Ă lâUniversitĂ© et au Conservatoire de Strasbourg. Câest lĂ quâĂ 17 ans jâai pu commencer lâĂ©tude des ondes Martenot. Je suis maintenant moi-mĂȘme professeur dans cette classe depuis 1992. Jâai approfondi le pratique de cet instrument au Conservatoire National SupĂ©rieur de Musique de Paris dans la classe de Jeanne Loriod, la belle-sĆur dâOlivier Messiaen. Alors que jâĂ©tais Ă©tudiant au Conservatoire de Paris, au milieu des annĂ©es 1980, jâai Ă©coutĂ© un disque 33 tours Ă la discothĂšque dont le titre mâintriguait. CâĂ©tait un interprĂšte allemand, Bruno Hoffmann, mort en 1990, qui jouait sur des verres Ă pied posĂ©s sur une table, un instrument quâil nommait Glasharfe » harpe de verre. Mais sur la pochette du disque Ă©tait indiquĂ© musique pour glassharmonica ». Jâai eu pour cet instrument, inventĂ© par Benjamin Franklin, un coup de foudre, câest le cas de le dire, similaire Ă celui que jâavais eu pour les ondes Martenot. JâĂ©tais Ă©galement Ă lâĂ©poque en classe dâacoustique au Conservatoire. Mon sujet de recherches Ă©tait donc tout trouvĂ© ! Jâai alors pris contact avec Gerhard Finkenbeiner, un maĂźtre verrier originaire dâAllemagne, qui vivait Ă Boston. Il commençait alors tout juste, depuis 2 ou 3 ans, Ă construire Ă nouveau des armonicas de verres. Je lui ai commandĂ© un instrument sans en avoir jamais touchĂ© un. Sa reconstruction en Ă©tait encore Ă lâĂ©tat de recherches. Jâai ensuite travaillĂ© trois ans pour le maĂźtriser musicalement. JâĂ©tais alors un le premier europĂ©en Ă jouer cet instrument aprĂšs sa renaissance. Jâai ensuite passĂ© du temps Ă chercher des manuscrits. Il faut savoir quâenviron 400 Ćuvres furent Ă©crites pour lâinstrument que Paganini surnomma lâorgue angĂ©lique », Ă partir de 1761, dont certaines de Mozart, Beethoven, Hasse, Carl Philip Emmanuel Bach, Richard Strauss, Bizet Donizetti, etc⊠En 1990, nouveau de coup de foudre en entendant le cristal Baschet et en rencontrant lâun de ses deux inventeurs, Bernard Baschet lâautre Ă©tant son frĂšre François, Ă lâoccasion du Festival de Sarrebourg oĂč furent rĂ©unis nos instruments. Ce Festival a Ă©tĂ© créé et est dirigĂ© par un passionnĂ© de lâarmonica de verre, Alain Pacquier, qui est Ă©galement, parmi de multiples autres activitĂ©s, directeur des labels Les Chemins du Baroque » et ». Il eu la gentillesse de me commander une composition qui fut créée au pied du plus grand vitrail rĂ©alisĂ© par Marc Chagall, en la Chapelle des Cordeliers, au centre de Sarrebourg. Il en a produit dans la foulĂ©e un enregistrement sur son label ». Vous ĂȘtes moins dâune dizaine de musiciens professionnels Ă en jouer dans le monde. Est-ce une joie de savoir jouer dâinstruments aussi rares ? Tout dâabord, je veux vous dire que votre site est tout indiquĂ© pour poser des questions sur des instruments de musique dont lâun a Ă©tĂ© mis au point par lâinventeur du paratonnerre ! Lorsque jâai dĂ©couvert les ondes Martenot, Ă lâĂąge de 8 ans donc, jâĂ©tais encore innocent et jâignorais ce que les mots carriĂšre » ou mĂ©tier » signifiaient. CâĂ©tait et câest toujours une passion. Aussi loin que je mâen souvienne, jâai toujours su que je serai musicien. Je me rĂȘvais sur scĂšne. Alors, forcĂ©ment, câest un plaisir de tous les instants de pouvoir vivre de sa passion. Mais le plaisir nâest pas que sur scĂšne, il vient aussi de la redĂ©couverte dâĆuvres de compositeurs enfouies dans des archives, de cette chasse aux trĂ©sors musicaux, de la possibilitĂ© dâenregistrer et de faire connaĂźtre certains ouvrages majeurs ou simplement intĂ©ressants, ou encore de crĂ©er des Ćuvres nouvelles, de travailler avec des compositeurs, avec dâautres artistes de diverses disciplines, de participer Ă la BO dâun film, dâapporter des couleurs sonores inouĂŻes sur les albums dâartistes ou de groupes pop, rock, electros ou autres. Comment Benjamin Franklin a-t-il pu inventer lâarmonica de verre? Benjamin Franklin nâest pas parti de rien car dĂšs le 9Ăšme siĂšcle, on faisait de la musique avec les verres, en les frappant avec des baguettes. DĂšs lors, les verres sont parfois employĂ©s pour faire de la musique. En 1743, un irlandais nommĂ© Richard Puckeridge eu lâidĂ©e de placer plusieurs verres Ă vin sur une table et dâen frotter les rebords avec les doigts mouillĂ©s pour les faire chanter. Cet instrument porte divers noms mais le plus courant est Seraphim ». En 1761, Benjamin Franklin modifie lâinstrument afin de permettre dâen jouer plus facilement et de le rendre plus virtuose. Il demande Ă un maĂźtre verrier de souffler des verres de diffĂ©rents diamĂštres, chacun correspondant Ă une note de musique. Il nâest alors plus nĂ©cessaire de les accorder avec de lâeau. En les positionnant sur un axe qui tourne, il nâest plus non plus nĂ©cessaire de faire soi-mĂȘme un mouvement de rotation sur le rebord des verres. Qui plus est, il est possible de jouer des accords complexes, en utilisant tous les doigts, comme sur un clavier. Doit-on adapter son corps et ses mouvements de façon radicale pour certains instruments ? Certainement. Mais radical est un terme un peu fort. Le corps sâadapte en gĂ©nĂ©ral trĂšs bien car les facteurs, câest-Ă -dire ceux qui fabriquent les instruments, pensent aux interprĂštes lorsquâils les rĂ©alisent ou les inventent. Il est en effet prĂ©fĂ©rable quâils soient jouables⊠Certes, certains, Ă la longue, peuvent provoquer certains dĂ©sagrĂ©ments chez les musiciens professionnels qui pratiquent quotidiennement et intensivement. Certaines pathologies sont dâailleurs assez proches de celles des sportifs. Mais nous sommes sensibilisĂ©s aux problĂšmes de postures. Et dans les coulisses de la plupart des orchestres, il nâest pas rare de trouver sur les tableaux dâaffichages, les contacts des kinĂ©sithĂ©rapeutes de la rĂ©gion. Globalement, ce sont des risques communs Ă beaucoup de mĂ©tiers qui sollicitent le corps audition, vision, articulations, muscles, tendons, etc. En ce qui concerne les instruments que je pratique, les postures sont trĂšs diffĂ©rentes de lâun Ă lâautre. Lorsque câest possible, jâamĂšne mon propre tabouret qui est rĂ©glĂ© de maniĂšre optimale en fonction de la hauteur de ceux-ci. Mais les problĂšmes surviennent plutĂŽt lorsque lâon rĂ©pĂšte pendant des heures, chez soi et pas forcĂ©ment Ă lâoccasion dâun concert dont la durĂ©e est limitĂ©e. Passant de nombreuses heures en voiture par exemple, jâai conduit rĂ©cemment 9000 kms en un mois et il mâarrive de faire parfois 1500 kms dans la journĂ©e, je suis aussi trĂšs vigilant quant Ă la position de conduite et Ă lâhygiĂšne de vie. Vous avez collaborĂ© avec des groupes contemporains comme Daft Punk, Gorillaz ou encore Radiohead. Yâa-t-il toujours un moment dâadaptation ou il y a finalement une vraie synergie entre artistes ? LâexpĂ©rience est toujours diffĂ©rente, mais la musique reste la musique, quelle quâelle soit. Nous parlons le mĂȘme langage et utilisons les mĂȘmes notes. Si un groupe ou un artiste fait appel Ă vous, câest parce quâil sait plus ou moins ce que vous faĂźtes et quâil souhaite que vous apportiez votre savoir-faire sur le plan technique, jâentends, mais aussi et surtout votre univers ou couleur musicale qui vous est particuliĂšre, que ce soit sur un titre, un album, Ă lâoccasion dâun ou plusieurs concerts. Il faut donc dâabord ĂȘtre soi-mĂȘme. Jâai Avec Thom Yorke Radiohead souvent Ă©tĂ© impressionnĂ© par lâhumilitĂ© de certains artistes mondialement reconnus et admirĂ©s, qui semblent parfois intimidĂ©s devant les instruments. Mais dans le cocon que reprĂ©sente lâintimitĂ© dâun studio dâenregistrement ou de rĂ©pĂ©tition, nous sommes des collĂšgues qui travaillent Ă la rĂ©alisation dâun projet qui leur tient Ă cĆur. A lâabri des regards extĂ©rieurs, il y a de lâenthousiasme, de la bonne humeur et beaucoup de simplicitĂ©, aucune hiĂ©rarchie mĂȘme si, au final, câest lâartiste qui fait les choix entre les diffĂ©rentes prises. Ensuite, en ce qui me concerne, jâĂ©coute et je mâimprĂšgne de lâunivers du groupe ou de lâartiste avant la premiĂšre rencontre. Jâai souvent beaucoup de temps pour cela dans la voiture⊠Câest la moindre des choses. Il en est de mĂȘme lorsque je dois aborder lâĆuvre dâun compositeur baroque, classique ou une piĂšce de musique contemporaine, pas seulement pop. Lorsquâarrive le moment de la rencontre, la collaboration proprement dite avec des groupes ou des artistes populaires, les mĂ©thodes de travail sont variĂ©es. Certains arrivent avec des partitions entiĂšrement Ă©crites. Parfois, il est nĂ©cessaire dâadapter un peu, ce qui est normal, car les arrangeurs ne connaissent pas forcĂ©ment toutes les subtilitĂ©s de tous les instruments. Dâautres arrivent sans une note Ă©crite, avec une maquette audio ou avec une base orchestrale et vocale quasi finalisĂ©e, dĂ©jĂ enregistrĂ©e lorsquâil sâagit dâune sĂ©ance dâenregistrement sur laquelle il faudra sâimmiscer. Alors, il est laissĂ© une totale libertĂ© Ă lâimagination du musicien invitĂ©, qui peut improviser Ă sa guise. Dans ce cas, lâon est souvent seul avec le groupe et lâingĂ©nieur du son pendant la sĂ©ance. La chanson se construit ainsi au fur et Ă mesure et ils sont ensuite libres dâexploiter, ou non, nos propositions musicales au moment du mixage. Dâautres encore intĂšgrent les musiciens invitĂ©s dĂšs la conception du projet et sur la base dâune grille dâaccords et de la mĂ©lodie, construisent les arrangements en groupe, pendant des rĂ©pĂ©titions, chacun faisant des propositions. Et il y a bien dâautres maniĂšres de procĂ©der, avec toutes les nuances intermĂ©diaires possibles. Pour un album ou une pĂ©riode de rĂ©pĂ©tition en vue dâune tournĂ©e de concerts, ce travail peut durer quelques heures, une demie journĂ©e ou plusieurs jours. Chacun a son propre rythme de travail. Avec le chanteur & compositeur Damon Albarn Blur, Gorillaz Yâa-t-il des artistes des collaborations qui ont âbousculĂ©â votre façon de composer, dâinterprĂ©ter? La bousculade » est surtout dâordre technique. Je mâexplique. Il y a une diffĂ©rence fondamentale qui, les premiĂšres fois, trouble un peu les musiciens qui ont une formation classique et abordent la musique dite populaire chanson, pop, rock, Ă©lectroâŠ, ou la musique de film, comme câest mon lot quotidien de passer de lâun Ă lâautre. Câest la mĂȘme chose lorsque lâon passe de la pop au classique. Il faut en gĂ©nĂ©ral un petit temps dâadaptation, faire un reset » de son cerveau. La musique classique bouge en gĂ©nĂ©ral beaucoup. A partir dâun tempo donnĂ© au dĂ©part, on peut accĂ©lĂ©rer ou ralentir en fonction des intentions musicales que lâon souhaite donner. Câest ce que lâon peut Avec le rĂ©alisateur Gaspar NoĂ© & Thomas Balganter Daft Punk appeler interprĂ©ter la musique. En orchestre, la battue du chef est souvent un peu en avance parfois beaucoup dans certains pays. Câest une seconde nature pour un musicien classique. Et câest une nature quâil faut combattre avec un groupe, dans la majoritĂ© des cas. Lorsquâil y a une base rythmique, il faut alors ĂȘtre trĂšs prĂ©cis et lutter contre son penchant naturel. Vous devez vous caler prĂ©cisĂ©ment sur le couple basse â batterie, avec rigueur et prĂ©cision. Câest le chanteur qui, sur cette base solide, peut ensuite se permettre de bouger, dâinterprĂ©ter et lâeffet de contraste est trĂšs efficace. Cette rigueur rythmique, mais aussi le fait de pouvoir souvent improviser, proposer, construire ensemble, mâa beaucoup apportĂ© et amenĂ© Ă tenter des choses sur les Ćuvres classiques. Et toutes ces activitĂ©s diverses se nourrissent lâune de lâautre. Vous avez participĂ© Ă plus de 3 000 concerts. Est-ce toujours une Ă©motion de jouer face Ă un public? Dans un lieu prestigieux? Quel que soit le lieu ou la taille du public, le plaisir est intact car toujours diffĂ©rent. Jâen Ă©prouve autant Ă prĂ©senter et jouer, seul, un instrument devant deux personnes qui visitent un musĂ©e quâĂ jouer dans une grande salle, avec un orchestre ou une groupe. Bien entendu, quand vous avez lâoccasion de jouer une Ćuvre que vous adorez, pour ou avec un artiste, un groupe, un ensemble, un orchestre que vous admirez, il y a forcĂ©ment une Ă©motion particuliĂšre. Vous avez Ă©tĂ© le premier musicien Ă jouer intĂ©gralement les Vexations » dâErik Satie, une piĂšce pour piano de 24 heures, seul et sans arrĂȘt, Ă trois reprises. Yâa-t-il eu Ă chaque fois une certaine Ă©motion Ă jouer Les trois occasions Ă©taient diffĂ©rentes et du coup, les Ă©motions, toujours fortes, Ă©galement. La premiĂšre Ă©tait une⊠premiĂšre. Câest toujours un moment spĂ©cial Elle se dĂ©roula en 1984 dans ma ville natale, Ă Colmar et a connu un certain retentissement mĂ©diatique. Elle parvint aux oreilles dâOrnella Volta, la spĂ©cialiste du compositeur, auteur de plusieurs ouvrages sur le compositeur, qui mâinvita lâannĂ©e suivante Ă jouer lâĆuvre Ă Montmartre, Ă Paris, dans le studio oĂč vĂ©cut Erik Satie, lors de la FĂȘte de la Musique. La troisiĂšme fut donnĂ©e Ă Amsterdam, en 1988. Le compositeur John Cage, invitĂ© dâhonneur du Holland Festival cette annĂ©e lĂ , assista en tant quâauditeur Ă une grande partie du concert. VĂ©ritable admirateur de Satie, il avait fait jouer ces Vexations », invitant une dizaine de pianistes Ă se succĂ©der pour jouer lâĆuvre dans son intĂ©gralitĂ©. Joue-t-on de la mĂȘme façon des musiques composĂ©es par des gĂ©nies comme Mozart notamment pour le film Amadeus » auquel vous avez participĂ©, Beethoven ou encore du Bach ? Yâa-t-il une place pour la rĂ©interprĂ©tation ? Louis de FunĂšs joua probablement MoliĂšre de maniĂšre diffĂ©rente de lâauteur. Le PĂšre NoĂ«l est une ordure » 1979 aurait Ă©tĂ© trĂšs diffĂ©rent sâil avait Ă©crit et jouĂ© par une autre troupe de comĂ©diens. De mĂȘme, chaque compositeur a une identitĂ© particuliĂšre, tout comme chaque artiste populaire, chaque groupe de rock. Ensuite, Ă charge de lâinterprĂšte⊠dâinterprĂ©ter, avec sa propre personnalitĂ©. Chaque musicien peut apporter sa propre vision, sur une mĂȘme Ćuvre. Et chaque jour peut ĂȘtre diffĂ©rent. Cent versions identiques dâune mĂȘme piĂšce jouĂ©e par cent interprĂštes diffĂ©rents, est sans intĂ©rĂȘt. Un groupe pop ne jouera pas les propres chansons de son rĂ©pertoire de la mĂȘme façon au disque et en concert, ou dâun concert Ă lâautre. Le lieu, le public, lâambiance, lâĂ©tat dâesprit des musiciens Ă ce moment lĂ , influencent aussi la maniĂšre de jouer. Câest tout lâintĂ©rĂȘt du spectacle vivant, du concert live ». A chaque fois, lâexpĂ©rience peut ĂȘtre renouvelĂ©e et diffĂ©rente. Vous citez la BO du film Amadeus ». Dans le cas des musiques de films, le musicien et le compositeur sont au service de lâimage. Et parfois du rĂ©alisateur. Pour Amadeus » en particulier, je joue un extrait de lâAdagio et Rondo de Mozart, pour armonica de verre, flĂ»te, hautbois, alto et violoncelle sur la version longue parue en 2001. La production mâa demandĂ© de jouer cet extrait Ă un tempo trĂšs lent pour coller Ă lâimage. LâAdagio se joue en gĂ©nĂ©ral en 4â30. Ici, il dure plus de 7âČ sur le disque. De prime abord, je nâaurais pas forcĂ©ment osĂ© proposer une telle version en concert. Mais le jouer Ă cette vitesse trĂšs lente Ă©tait une expĂ©rience intĂ©ressante, ne serait-ce que pour me persuader, si besoin Ă©tait, que ce nâĂ©tait pas forcĂ©ment la meilleure option possible, en tout cas en concert. Ceci dit, faire en sorte que lâauditeur ne sâennuie pas pendant les longues notes tenues, faire vivre chaque note, reprĂ©sentait un challenge intĂ©ressant. Il ressort de toute expĂ©rience des aspects enrichissants, qui font Ă©voluer lâinterprĂ©tation, qui permettent de dĂ©couvrir de nouveaux dĂ©tails, de ne jamais sâennuyer. Vous ĂȘtes Ă©galement compositeur. Vous crĂ©ez 10 Ă 15 Ćuvres nouvelles chaque annĂ©e. Votre crĂ©ativitĂ© est permanente ? En rĂ©alitĂ©, je crĂ©e 10 Ă 15 Ćuvres nouvelles en tant quâinterprĂšte. Certes, je compose, mais jâai besoin de conditions particuliĂšres pour cette activitĂ©. Les nombreux voyages ne crĂ©ent pas forcĂ©ment ce genre de conditions, lorsquâil y a beaucoup de dĂ©placements, quâil est nĂ©cessaire de se concentrer sur le programme Ă jouer le soir et que les horaires sont totalement irrĂ©guliers. Mais il nây a pas de rĂšgle. Jâai eu lâoccasion de composer lors de rĂ©sidences de plusieurs semaines pendant lesquelles je pouvais mây consacrer entiĂšrement, ou parfois dans lâurgence, en quelques heures. Et jâĂ©prouve aussi beaucoup de plaisir, et mĂȘme de plus en plus, Ă improviser. Certes, comme le dit le pianiste Jean-François Zygel avec qui jâai le plaisir de partager rĂ©guliĂšrement la scĂšne lâimprovisation, ça ne sâimprovise pas ». Certes, câest un art de lâinstant. Mais un temps de prĂ©paration, un travail de rĂ©flexions souvent mĂ©ticuleuses, est nĂ©cessaire. Ce temps permet dâesquisser les grandes lignes, de dresser un plan. La musique elle-mĂȘme ne sera jouĂ©e quâau concert et ne sera pas reproductible. Câest un peu comme si lâon partait pour une longue promenade en terrain inconnu. On prĂ©voit les bivouacs, le matĂ©riel Ă utiliser Ă tel moment, savoir si nous allons traverser une riviĂšre ou marcher sur un chemin abrupt, regarder la mĂ©tĂ©o, prĂ©parer la nourriture pour les repas, estimer les temps de repos⊠Mais le but ultime est la dĂ©couverte du paysage sur le moment, au fur et Ă mesure de la progression. Et pour que tout le monde arrive Ă bon port, il faut inter agir, ĂȘtre attentif aux autres et Ă soi-mĂȘme. © FrĂ©dĂ©ric Godard
Coupde foudre chez le PĂšre NoĂ«l : Retrouvez le rĂ©sumĂ© de votre programme, et les prochaines diffusions du programme Coup de foudre chez le PĂšre NoĂ«l avec Le Parisien . Aller au contenu. Menu. Accueil - Programme TV; Films; SĂ©ries; Emissions; Divertissement; Sport; VOD; S'abonner. Ămissions. Coup de foudre chez le PĂšre NoĂ«l TMC - 25 decembre 2021. TĂ©lĂ©film;
L'accord parfait de NoĂ«l 3 December 2021 211 membres Enfants, Kate et Patrick Ă©taient amis et vivaient Ă Boulder, dans le Colorado. Kate Ă©tait promise Ă une grande carriĂšre de violoniste. Vingt ans plus tard, Kate passe lâaudition de ses rĂȘves Ă Denver, mais elle se blesse Ă la main en sortant de lâauditorium. Elle revient passer sa convalescence et les fĂȘtes de NoĂ«l chez ses parents, qui ont repris le magasin de musique familial, et câest Patrick, devenu kinĂ©sithĂ©rapeute, qui va sâoccuper de sa rééducation. Celui-ci passe beaucoup de temps avec son neveu Gabriel, orphelin de pĂšre, dont la mĂšre dirige un grand restaurant. Gabriel joue bientĂŽt les Cupidon entre les deux adultes. Gavin veut apprendre le violon, et Kate va convaincre son grand-pĂšre Joe, aujourdâhui retraitĂ©, de lui donner des cours.
E1jk. 265 113 262 249 76 450 346 239 152